Burkina Faso : La biotechnologie agricole pour contrer le déficit céréalier ?

L’histoire de la sédentarisation de l’homme est liée à celle des céréales qu’il a appris à domestiquer, cultiver et sélectionner au fil du temps. Toutefois, leur production reste très dépendante des conditions climatiques, en particulier de la pluie, mais aussi de la présence ou non des ravageurs. Continue reading

Le coton OGM de la firme Américaine Monsanto  a été introduit en 2009 au Burkina Faso dans l’objectif d’augmenter la production  et d’améliorer les revenus des cotonculteurs. Après quelques années de culture de cette variété de coton,  les paysans ont abandonné la culture du coton OGM en  2016, au profit du coton conventionnel. Pour connaître les raisons qui ont motivées le retour à la culture du coton conventionnel, les réalisateurs : Wouter ELSEN,

Mien DE GRAVE expliquant les conditions de tourage du film

et Abdoul Razac NAPON sont allés à la rencontre des différentes parties prenantes de la filière coton au Burkina Faso.

 

« The Cotton connexion », dernier film du festival Consom’Acteurs 2017 est un documentaire qui retrace l’histoire du coton OGM au Burkina Faso. D’après certains acteurs de la filière coton, le coton OGM a été introduit en 2009 au Burkina Faso pour faire face à certaines difficultés auxquelles étaient confrontés les producteurs : infections des champs de coton, faible production, etc.

Les premières années de la culture du coton OGM promettaient de meilleurs lendemains à la filière coton du Burkina Faso. Mais à partir de 2013-2014, les producteurs ont constaté certaines béances du coton OGM qui ne leur permettaient plus d’avoir une bonne recette après la récolte. Le coton OGM a permis certes d’augmenter la production mais les paysans ont constaté que ce coton pesait moins que le coton conventionnel et que la tige se raccourcissait au fil des années. Ce qui a motivé donc les cotonculteurs burkinabè, en 2016 à abandonner le coton OGM pour cultiver désormais le coton conventionnel.

Ousmane Tiendrébéogo pense que l’introduction du coton BT a été un désastre pour le Burkina

Les producteurs interrogés sur l’introduction du coton OGM au Burkina Faso ont confié que la culture de cette variété de coton leur a été imposée par le gouvernement d’alors. Selon Mohamed TRAORE, producteur de coton à Houndé dans l’Ouest du Burkina Faso: « c’est Salif DIALLO en tant que ministre de l’agriculture en 2009 qui a créé l’UNPCB pour imposer la culture du coton OGM aux producteurs » A ce propos  Ousmane TIENDREBEOGO, membre du syndicat anti- OGM affirme : « le coton était devenu un désastre au Burkina Faso ». Selon lui le coton OGM n’a pas été testé avant d’être cultivé au Burkina Faso. La culture du coton OGM a été un outil de vengeance, le président Blaise COMPAORE à qui il était reproché d’être impliqué dans un trafic d’arme en Sierra Léone aurait été contraint d’autoriser la culture du coton OGM au Burkina Faso pour éviter une sanction de la part des Etats Unis.

Malgré les nombreuses difficultés de la filière coton du Burkina Faso, l’or blanc reste le meilleur marché du pays, 95% de la production est exporté. A ce sujet, le producteur Mohamed TRAORE est convaincu que la meilleure solution pour le développement de la filière coton c’est d’encourager la transformation du coton cultivé au Burkina Faso.

Sébatou Fatima NABALOUM

« Ti Tiimou ou nos sols » : “l’utilisation des pesticides est un mal nécessaire”

Le coton est un produit qui est cultivé un peu partout au Burkina Faso. Dans certaines localités, la culture du coton constitue l’activité principale de la population. Or les produits utilisés pendant la production, dégradent les sols et cela inquiète les paysans. A travers  « Ti Tiimou ou nos sols », le réalisateur burkinabè Michel Zongo a recueilli le témoignage des contonsculteurs.

« Ti Tiimou » en langue gourmantché est un documentaire d’une trentaine de minutes dont les acteurs sont des cotonculteurs. La scène se déroule à Fada localité située à l’EST du Burkina Faso. Tous les producteurs interrogés dans le documentaire reconnaissent que la production du coton est rentable. « Il n’y a pas de culture plus rentable que le coton » a témoigné un acteur.Les femmes des producteurs ont aussi témoignés que les récoltes du coton ont permis à la population de Fada de sortir de la misère.

Ti Tiimou a retenu l’attention des participants

Si la production du coton est rentable, ce sont les produits utilisés notamment les pesticides, qui inquiètent les producteurs. Pour faire de bonnes récoltes, les cotonculteurs  utilisent les produits chimiques. Or les pesticides dégradent les sols. Un des acteurs a mentionné qu’après avoir utiliséles pesticides pendant trois ans sur le même sol, il n’est plus fertile et rien ne pousse. Autre inconvénient des pesticides relevé dans le documentaire est le décès des animaux et des oiseaux. En effet, à en croire un témoin « lorsque  nous pulvérisons les champs et les animaux broutent les herbes, ils meurent ». Les méfaits des produits chimiques ont atteint le paroxysme à travers l’indignation de ce témoin qui déclare « Beaucoup de personnes ont bu le pesticide pour se donner la mort à cause de simple dispute ».

A la fin du film documentaire, les producteurs du coton de la région de l’Est ont reconnu que la production du coton est rentable, mais les produits utilisés détruisent les sols, la nature, les animaux. Mais la plupart soutiennent que « nous utilisons les pesticides parce que nous n’avons pas le choix. »A cet effet, un ancien interrogé se demande « qu’allons devenir lorsque les pesticides détruirons tous les sols  » ?

Avec Ti Tiimou réalisé en 2008, Michel Zongo, s’adresse à la population rurale, et lance le débat sur le devenir des sols notamment sur la gestion des ressources naturelles et la filière du coton.

 M’pempé Bernard HIEN

 

Festival Consom’acteurs jour 3: Et si l’on parlait coton?

 ‘’Ti Tiimou (Nos sols)’’ et ‘’The cotton connexion’’. Ce sont les deux documentaires qui ont clôturé, ce 27 mai, la troisième édition du Festival Consom’acteurs. Des films très bien appréciés des festivaliers qui ont mené une séance de discussion après la projection.

 Qui de mieux pour expliquer l’essence d’une œuvre cinématographique que la personne qui l’a réalisée ? Mien de Grave, journaliste belge et réalisatrice du documentaire ‘’The cotton connexion’’ n’a pas marchandé sa présence au Festival. A ses côtés, deux autres panélistes : Christian Legay, du Conseil national de l’agroalimentaire biologique et Germaine Compaoré, de l’Association des femmes tisseuses Teega-wende.

« Le système est dirigé par une petite élite burkinabè et les puissances internationales », lance d’entrée de jeu la journaliste belge. « L’organisation de la filière coton nuit énormément aux producteurs. Ils sont obligés de collaborer avec la Sofitex. Ils n’ont pas d’autre choix. En plus de ça, les puissances internationales se livrent un combat pour avoir le monopole du coton au Burkina », explique-t-elle, pour éclaircir les zones d’ombre de Mathien Kalmogo.

Des échanges bien nourris entre panélistes et festivaliers

« Quelle est la prochaine lutte contre Monsanto ? », taquine Adèle Kiemtoré. La réponse de Christian Legay intervient comme un coup de semonce.  « Notre lutte, nous ne la menons pas seulement contre Monsanto, mais contre tous ceux qui veulent nuire au secteur agricole », prévient-il.

La présidente de l’Association des femmes tisseuses,  regrette pour sa part que presque la totalité du coton produit au Burkina soit exporté : «  5% seulement du coton est transformé au Burkina. Le reste est exporté », a-t-elle déploré.

”Il faut aider les producteurs et les tisseurs en consommant local” Germaine Compaoré

Dans la même logique, Mohamadou Sebgo a plaidé en faveur de l’imposition du port au Faso Danfani lors de toutes les activités culturelles : le Fespaco, la SNC…, et non plus seulement le 8 mars. Selon Germaine Compaoré, cette idée a déjà été prospectée par la fédération des femmes tisseuses. Reste maintenant à la mettre en œuvre afin que cela contribue significativement à l’épanouissement socio-économique des travailleuses du textile burkinabè.

Resbron Guy Barry  

 

3e édition de consom’acteurs : Une réussite!

C’est fini pour la 3e édition du festival de films sur l’alimentation et l’agriculture ‘’consom’acteurs’’. Après trois jours de projection suivi de débat, de dégustation de mets locaux et d’exposition, c’est un satisfecit qui s’est observé chez les organisateurs mais aussi chez les festivaliers.

La photo de famille

La culture maraichère, le lait et le coton. Voilà les thématiques autour desquelles se sont tenu la 3e édition du festival consom’acteurs. Trois jours durant lesquels le public a montré un intérêt pour l’évènement. C’est toujours devant une salle pleine que  les films ont été projetés. La dégustation des mets locaux et la découverte des expositions ont aussi attiré les festivaliers.

La dernière soirée a été réservée à la question du coton. Pour ce faire, les festivaliers ont d’abord eu droit à ‘’ Ti Tiimou’’ du burkinabè Michel Zongo. Le cout-métrage documentaire donne la parole aux populations de la zone de Fada, qui s’expriment sur la gestion des ressources naturelles et de la filière coton. En tombée de rideau, c’est ‘’The cotton connexion’’ qui a été servi. Le documentaire raconte l’histoire de l’introduction du coton BT au Burkina. Elle jette aussi de la lumière sur la résistance des paysans contre une variété qui n’a eu de réel mérite que d’accroitre leur misère. Environs une heure et demi de projection qui aura suffi pour suscité un intéressant débat. Entre les questions, les témoignages, les commentaires et les éclaircissements, les festivaliers ont pu entrer dans un monde où circule beaucoup d’argent mais dans lequel les producteurs sont surexploités.

Les explications de Mien de Grave, une des réalisatrice de ‘’The cotton connexion’’ ont été suivi avec intérêt

C’est par une photo de famille que les participants se sont donné rendez-vous pour l’édition 2018.  Une édition que Inoussa Maiga et ses camarades de l’ABJCA veulent encore plus réussie. Mais d’ici là, les activités de l’association se poursuivent et peuvent être consultées sur son blog.

Nouroudine Lenoble LOUGUE

Soirée spéciale lait : le liquide blanc au cœur d’un débat très enrichissant

Entrepreneurs, nutritionnistes, acteurs publics et privés de la filière lait,  journalistes et communicateurs… Tous ont apporté leur contribution au débat sur le lait de ce vendredi 27 mai, lors de la ‘’soirée spéciale lait’’ du Festival Consom’acteurs. Un débat qui s’est en général focalisé sur les voies et moyens de promotion d’une production endogène de lait au Burkina.

Quatre  panélistes ont animé les débats lors de la ‘’soirée spéciale lait’’. Il s’agit de Léon Badiara, Directeur de la promotion des filières animales (Ministère de l’élevage) ; Seydou Ilboudo, Directeur de la coopération commerciale (Ministère du commerce) ; Idrissa Tall (Secrétaire APESS/ Cascades) et Moussa Diallo (Secrétaire permanent de l’Union nationale des mini-laiteries).

Les panélistes, venus d’horizons divers ont apporté des réponses aux préoccupations des festivaliers

Importation et commercialisation du lait au Burkina, mécanismes de promotion de la filière lait,  qualité et compétitivité des produits laitiers burkinabè… Ce sont entre autres les thématiques qui ont nourri les discussions            . « Ce débat est l’occasion de se pencher sur les grandes difficultés de la filière lait au Burkina », se réjouit M.Diallo.

« Est-ce raisonnable de dire que le lait produit au Burkina ne suffit pas à couvrir tous les besoins de consommation des ménages ? En mon sens, les éleveurs ont juste besoin d’accompagnement », lance Stéphanie Dabira, étudiante en communication. Cette question, elle l’adresse directement au Directeur de la promotion des filières animales. Pour sa défense, Léon Badiara pointe du doigt l’insuffisance des moyens financiers mis à la disposition du secteur pastoral au Burkina. « Moins de1% du budget national sont accordés à l’élevage. Pour améliorer la productivité locale, il faut d’abord augmenter le potentiel génétique des animaux à travers l’insémination artificielle. Mais cela a beaucoup d’implications et nécessite de grands moyens », explique-t-il.

Débats très animés entre panélistes et festivaliers

« Les vaches du Burkina produisent du lait de qualité, comparativement au lait produit en occident », s’enthousiasme le paneliste Idrissa Tall. Mais l’arbre ne devrait pas cacher la forêt. Selon Ange Traoré, nutritionniste, de nombreux produits laitiers  faits au Burkina sont de qualité douteuse : « Le lait est un produit très périssable. Donc il faut être très prudent dans la manipulation. Pourtant, les conditions de fabrication et de conservation ne sont pas très souvent optimales ».

D’une manière générale, les festivaliers ont plaidé pour la promotion de la production endogène de lait. Condition indispensable à l’amélioration des conditions de vie des éleveurs et autres travailleurs du lait.

Resbron Guy Barry

« Le lait mensonges et vérités »: le film de la soirée lait du festival

Le lait considéré comme un aliment complet par les nutritionnistes, a toujours été recommandé dans l’alimentation des enfants pour favoriser leur croissance et renforcer leurs os. Cependant depuis quelques années, certains professionnels de la santé et industriels s’opposent aux vertus du lait. Ainsi, les consommateurs se posent souvent la question : Faut-il consommer les produits laitiers ou pas ? Pour apporter des réponses à cette interrogation, Lina KASSBAUM et Tina LEED sont allées à la rencontre des scientifiques, médecins et producteurs de lait européens.

Les festivaliers attentifs pendant la projection

Le documentaire « le lait mensonges et vérités » deuxième projection de la 3ème édition du festival Consom’Acteurs présente les avis de différents spécialistes sur les effets de la consommation des produits laitiers sur la santé de l’Homme. A ce propos, les avis sont partagés, les producteurs et nutritionnistes européens interrogés sur la question sont favorables à la consommation des produits laitiers. Selon le nutritionniste français Jean Michel LECERF « il n’y a pas d’effets négatifs notables liés à la consommation du lait ».

Cependant certains médecins européens affirment que le lait pourrait être associé au développement de certaines maladies chez l’individu comme : le diabète, la sinusite, le surpoids, le cancer, etc. Le docteur Bernard ARANDA interrogé dans le documentaire a confié avoir des milliers de patients qui souffrent d’une intolérance alimentaire due à la consommation des produits laitiers. De l’avis de certains spécialistes, cette intolérance est surtout causée par la consommation du lait industriel. Selon le Docteur allemand Maximilian LEDOSCHOWKI : « c’est la transformation du lait qui pose problème, le corps humain n’est pas encore adapté aux méthodes de transformation moderne du lait ».

Le film a suscité beaucoup d’intérêt pour les participants

Face à cette controverse sur la consommation des produits laitiers, plusieurs études scientifiques menées en Europe n’ont pas donné des résultats convaincants sur les effets néfastes du lait sur la santé de l’Homme. Les médecins de par leurs expériences affirment que des individus souffrent d’une intolérance alimentaire due à la consommation du lait. Les nutritionnistes restent convaincus que le lait est un aliment complet. Les scientifiques recommandent une consommation modérée du lait mais régulière. Les consommateurs quant à eux, malgré les différentes interrogations sur les vertus du lait ont toujours une image positive sur le lait et ses dérivés.

  Sébatou Fatima NABALOUM

Un marché des produits locaux au Festival Consom’acteurs

La troisième édition du festival Consom’acteurs bat son plein. En plus de la projection des films suivis des débats, on y trouve également une exposition des produits locaux à base du petit mil, du mais, du sésame et des produits maraichers bios.

Les festivaliers visitent l’exposition des biscuits à base de produits locaux

Dankabari Moristala  de la boulangerie Fasoleil a rassuré les participants sur les vertus du pain et des biscuits à base des  produits locaux. « Le baobab contient du fer qui est un élément très important pour la santé », « le miel facilite la circulation sanguine » a précisé le boulanger. Le responsable de l’entreprise Fasoleil dit rencontré quelques difficultés de commercialisation liées à la méconnaissance des produits. Afin de mieux écouler ses produits, l’exposant a invité les  festivaliers à consommer burkinabè car pour lui la transformation des produits locaux constitue une création d’emplois pour les jeunes.

Après la dégustation du pain, et des biscuits à base des produits locaux, certains participants visiblement émerveillés ont promis de changer leur consommation. « Consommer local, c’est consommer burkinabè et consommer burkinabè c’est contribuer au développement de son pays » à laisser entendre festivalier.

les Produits locaux bios

En plus du pain et des biscuits, il y a également des produits maraichers qui sont exposés.  Choux, Salades,  Aubergines, concombres sont entre  autres produits qui décorent le stand des produits maraichers. A chaque passage des visiteurs, la responsable des produits maraichers explique les conditions de productions de ces produits en ces termes : « Nos produits sont bios. Nous les avons produits dans des conditions naturelles sans utiliser les produits chimiques ».Le Festival Consom’acteurs offre une tribune aux participants, de découvrir, de déguster des produits locaux afin de permettre à chaque citoyen d’être un consommateur responsable.

M’pempé Bernard HIEN

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« Pour le meilleur et pour l’oignon»: l’histoire d’un agriculteur soumis aux lois du marché

Les participants au Festival Consom’acteurs ont pu voyager ce 25 mai en territoire nigérien, grâce au docu-fiction « Pour le meilleur et pour l’oignon ». Un voyage qui les a immergés de plain-pied dans le champ d’un producteur d’oignon. Dans son chef-d’œuvre, le réalisateur El Hadj Magori relate l’histoire d’un petit agriculteur soumis aux lois du marché…

Nous sommes à Galmi, au Niger. Lasse d’assister continuellement aux nombreux mariages de ses amies,  Salamatou s’impatiente. Il faut qu’elle se marie à son tour. Son prétendant lui aussi meurt d’envie de lui passer la bague au doigt.

Il y a cependant un problème. Ces dernières années, Yaro le père de Salamatou, producteur d’oignons, n’a pas fait de bonnes récoltes. Pourtant, il lui faut débourser beaucoup d’argent. Salamatou a besoin d’un nouveau lit, d’une armoire… Bref, elle doit être fin prête pour rejoindre Abidjan avec son futur époux, lorsque l’union sera scellée.

Projection du Docu-fiction "Pour le meilleur et pour l'oignon" lors du Festival Consom'acteurs

“Pour le meilleur et pour l’oignon” ou les déconvenues d’un producteur d’oignon

Mais cette année encore, la saison s’annonce rude. Les sols sont presque arides. Le père de Salamatou ne se décourage pas pour autant. Avec sa famille, il se bat comme il peut. « Quoi qu’il en soit, le mariage aura bien lieu à la récolte », prévient-il.

Contre toute attente, Yaro constate quelques mois plus tard que son champ présente une bonne physionomie. La récolte est abondante. Mais ses ennuis se poursuivent tout de même. Le cours de l’oignon est en chute libre. Pourra-t-il toujours assurer les dépenses du mariage ? S’inquiète Yaro.

Une vue des participants lors du Festival Consom'acteurs

Les festivaliers ont suivi le docu-fiction d’El Hadi Magori avc beaucoup d’intérêt

Le docu-fiction d’El Hadj Magori s’appuie sur un fait social anodin (le mariage) pour au final s’interroger sur une préoccupation majeure : les conditions de production et de commercialisation des produits des petits agriculteurs locaux.

Elza Nongana, festivalière a, pour sa part, bien apprécié le docu-fiction « Pour le meilleur et pour l’oignon ». « Le réalisateur a eu la bonne idée de mettre en lumière les difficultés que rencontrent quotidiennement les agriculteurs, de la production à l’écoulement », a-t-elle avancé. « C’est vraiment injuste de se rendre compte que ces agriculteurs abattent le plus gros du boulot et qu’au finish, ils sont soumis aux caprices des cours de leurs produits », a-t-elle déploré.

Resbron Guy Barry

Comment le coton OGM de Monsanto s’est transformé en fléau pour les paysans du Burkina Faso

Au Burkina Faso, les jours de Monsanto sont comptés. La multinationale se retire du pays. L’introduction de son coton OGM en 2009 ne s’y est pas vraiment passée comme prévu : présentée comme une solution miracle aux attaques de ravageurs, la nouvelle variété a surtout fini par ravager la qualité et la réputation du coton burkinabè. Mais le géant agro-chimique n’est pas seul en cause : à l’heure d’établir les responsabilités, les autorités locales sont en première ligne. Basta ! publie en exclusivité une enquête en trois parties sur la filière du coton transgénique dans ce pays d’Afrique de l’Ouest. Première étape : comment la firme américaine a réussi à y vendre son coton transgénique.

PAR ABDUL RAZAC NAPON, MIEN DE GRAEVE, WOUTER ELSEN

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